If I could forget that night.
ft. Jax

Corps nus emmêlés dans les draps propres, l’aube leur donne l’apparence d’être angélique. Plongés dans le sommeil, ils semblaient être innocents et dénués de vice.

Les cheveux roux éparpillés en halo autours de son visage, Sybille paraissait enfantine. La lumière faisant jour à travers ses fines paupières, ses iris bleutés s’éveillaient doucement. S’ouvrant avec peine, elle découvrait un univers qui lui était totalement étranger. Son esprit encore endormi, des flash de la veille venait l’assaillir rapidement. Pressant ses paupières, l’étudiante essayait de se reveiller. Pour elle, ce n’était qu’un cauchemar, mais après plusieurs secondes, elle en venait à la conclusion que c’était bien réel. Le plus silencieusement possible, elle se redressait. Avec fausse surprise, son corps était dénué de vêtements. Inspirant doucement, elle tournait son visage sur l’homme qui se tenait à ses côtés. Allongé sur le ventre, son visage était tourné vers la fenêtre. Vu de cette manière, il semblait être si vulnérable. Il lui offrait une expression dont elle n’avait pas encore été témoin. Que disait-elle ! Syb’ ne le connaissait que depuis la veille. Ce qui était un temps relativement court pour connaitre une personne.

Prise d’une hérésie qui lui était étrangère, elle avait conversé avec un parfait inconnu sur tinder. Se donnant le tempérament d’une actrice, elle était tombée dans un jeu malsain et sans comprendre exactement comment, elle l’avait rencontré. Puis, ils avaient atterris dans ce lit. En revanche, elle n’avait pas prévu de dormir-là. Ce n’était franchement pas prudent de dormir avec un parfait inconnu. Il aurait pu être un psychopathe. Quittant la vision de l’homme endormi, elle sortait du lit pour enfiler ses affaires. Un pantalon noir et un chemisier vert émeraude. Ainsi, qu’un long manteau noir. Une tenue banale, mais qui n’avait en rien changé son destin. Peut-être avait-elle cru qu’il la freinerait. Peut-être avait-elle cru qu’elle pourrait passer totalement à autre chose en couchant avec une personne qu’elle ne connaissait pas. Hélas, à présent, elle était affublée d’un terrible sentiment. Elle se sentait sale et en colère. En colère contre elle-même. Qu’est-ce qui lui avait pris bon sang ?! Jamais, elle n'aurait agis comme ça auparavant. C'était le deuxième homme avec qui elle avait des rapports et c'était loin d'être son petit ami. Ni même un ami. Sortant silencieusement de la chambre, elle ne mit pas longtemps à trouver la porte d’entrée. Seul hic, il n’y avait pas de clé sur la porte. Épousant la pièce du regard, elle tentait de retrouver un trousseau de clés, lorsqu’un mouvement extérieur attirait son attention. A travers la fenêtre, on pouvait voir de gros flocons de neiges tombés. Dans sa torpeur, elle n’avait même pas prêté attention aux vents qui faisaient trembler les fenêtres. Se rapprochant de celle-ci, elle découvrit un paysage blanc. Sa voiture démarrerait-elle ? Bonne question. Décidant de ne pas baisser les bras, elle allait voir si la porte d’entrée était ouverte lorsqu’un mouvement attirait son attention. A présent, elle pouvait sentir sa présence. Juste derrière elle.

If I could forget that night.
ft. Sybille & JC

Une rencontre sur Tinder, rien de plus banal. Quelques échanges, une invitation, quelques verres et hop au lit. La nuit dernière n’avait rien eu de particulière. La nana était plutôt jolie, voir même carrément canon. Elle n’était pas la meilleure au lit, pas la pire non plus. Je la soupçonnais de manquer d’expérience, mais ça avait un petit côté excitant. Bref, on s’était bien amusé et ça m’avait fait passer le temps d’une manière comme d’une autre. Ce à quoi je ne m’attendais pas, c’était qu’on s’endorme tous les deux dans les bras l’un de l’autre. Okay, elle était loin d’être la première à passer la nuit –bien que je leur disais toutes clairement de foutre le camp une fois l’acte terminé. Pourtant, ce matin, lorsque je l’avais senti bouger et sortir du lit, j’avais mis un certain temps à comprendre qu’elle avait dormi dans mon lit. Lui donnant une longueur d’avance pour voir si elle allait partir en douce, je la laissai sortir du lit et de la chambre après avoir remis ses vêtements, gardant les yeux fermés juste pour l’illusion de sommeil que je donnais toujours. Ouais, je sais, c’est un peu bizarre. Mais il m’arrive d’avoir envie de m’amuser moi aussi!

Après un long moment de silence, je décidai d’aller voir ce qui lui prenait autant de temps. J’enfilai rapidement un pantalon de survêtement et me passai une main sur le visage et dans les cheveux avant de m’avancer vers l’entrée où elle se tenait, dos à moi. Je croisai les bras sur mon torse nu et haussai un sourcil. Comme elle semblait figée, je fis mine de me racler la gorge, penchant légèrement la tête sur le côté. « Besoin d’aide chérie? »

If I could forget that night.
ft. Jax

La voix du jeune homme la fit grimacer. L’avait-il appelé chérie ? Rien que ce surnom lui donnait l’envie de fuir. Il était devenu évident que la porte était fermé à clé. Par conséquent, elle était coincée ici. A moins, qu’elle accepte l’aide du locataire. Acte dont elle n’avait pas vraiment le choix. S’armant d’assurance, elle se retournait pour faire face à son interlocuteur. La vue d’un homme torse nu l’émoustillait rarement. A moins, que ça ne soit Charlie Hunnam. Néanmoins, elle devait avouer que JC était agréable à regarder. Au moins, elle n’était pas tombée dans les bras d’un type plus décevant. Cela aurait pu être pire. «  Ça serait aimable. » Le ton sarcastique, la jeune femme s’affublait d’un sourire faussement amical. En réalité, elle était en train de bouillonner de l’intérieur. Le voir, lui rappelait son erreur comme une cassette audio qui aurait ripé sur le même son.

A l’extérieur, la tempête continuait de sa mobilisation. Le ciel devenait de plus en plus brumeux. Allait-elle seulement, pouvoir rentrer chez elle ? Au pire des cas, elle attendrait dans sa voiture. Hors de question de rester une minute de plus ici. D’ailleurs, il devait être tout aussi pressé qu’elle. Soyons honnête, ce n’était pas le genre d’homme à faire le petit déjeuner à une nana. Ça, elle l’avait su dès le début. Il n’avait fait que la prendre pour un défouloir comme il était de coutume sur tinder. En ayant parfaitement conscience, cela la mettait encore plus en colère contre elle-même. Syb avait agis avec idiotie. L’étudiante s’était crut capable de dompter les préjuger qui habitait généralement les filles qui couchaient pour coucher. De cette manière, elle aussi, avait voulu se défouler. Peut-être même, qu’elle avait voulu effacer les traces de son dernier petit ami. Le seul vrai petit ami dont elle pouvait dire avoir eu des rapports. Ce qui n’était pas le cas avec les anciens. « A moins que t'avais peur que je m'enfuie pour enlever la clé. Ce qui serait compréhensible. » Les mots toujours pleins de sarcasmes, elle n’avait pas encore fait attention aux signes qui laissaient devinés la présence d’autre personne. Quelqu’un avait dû partir en refermant derrière lui.

If I could forget that night.
ft. Sybille & JC

Même à distance, je pouvais voir son corps se tendre au son de ma voix. Elle n’aimait pas le surnom, ça se voyait bien. Ses épaules étaient toutes crispées. Ça ne m’empêchait pas cependant de l’affubler du surnom que je voulais. Elle avait décidé de passer la nuit, maintenant elle devait vivre avec les conséquences. Ce qu’elle faisait là, plusieurs appelait ça le walk of shame. À la différence près que, normalement, les filles n’avaient pas en plus à croisé le mec chez qui elles avaient passé la nuit. « Ça serait aimable. » J’hochai à nouveau la tête, avançant vers la porte d’entrée et fouillai rapidement dans un bol près de là où nous gardions toujours une clé. Je me retournai vers elle, la détaillant un moment du regard et remarquai la honte et la frustration qui émanait d’elle. « A moins que t'avais peur que je m'enfuie pour enlever la clé. Ce qui serait compréhensible. » Je rigolai cette fois, surpris par son caractère si bien trempé que je n’avais pas autant remarqué la veille. « Loin de moi cette idée. » Je déverrouillai et ouvrit la porte en grand. « Libre comme l’air. Vas-y, file. » Un sourire carnassier étira mes lèvres alors que je remarquai la tempête qui rageait dehors. Bien heureux que je ne doive pas conduire dans ces conditions. J’avais envie de lui dire d’être prudente, mais il me semblait que ce soit tout bonnement inutile. Elle n’allait pas faire exprès de se tuer sur la route juste pour une baise qu’elle semblait regretter, pas vrai? J’attendis donc gentiment qu’elle sorte avant de refermer derrière elle, ne sachant pas que, une fois qu’elle arriverait en bas, elle serait incapable de sortir, la porte principale bloquée par la neige et la glace dehors.

If I could forget that night.
ft. Jax

Il avait ce sourire suffisant ancré sur les lèvres. L’envie de lancer une réflexion lui brulait la bouche. Pourtant, elle décidait de descendre sans demander son reste. Arriver dans le hall, elle fut prise par surprise. Devant la porte, ce dressait une montagne de neige. Par la fenêtre, elle n’avait pas vu jusqu’à quel point cette dernière était haute. Refusant de s’avouer vaincu sans avoir essayé de l’ouvrir, elle se mit en action. Hélas, rien ne se passait. Mettant toute ses forces dans ses gestes, elle forçait une dernière fois, mais toujours rien. A l’évidence, elle ne pourrait pas sortir. Deux choix s’offraient donc à elle : se geler dans le hall d’attendre ou monter en haut. La moue renfrogné, il était hors de question pour Syb de remonter là-haut. La jeune femme refusait de s’humilier de la sorte. Boudeuse, elle s’asseyait sur le sol en moquette face aux boites aux lettres. La tête appuyée contre le mur froid, elle soupirait. Combien de temps allait-elle rester ici ? Dans un infime espoir, elle sortait son téléphone portable dans l’intention de joindre quelqu’un. Malheureusement pour elle, il n’avait plus de batterie. A croire que le destin s’acharnait sur elle. Peut-être qu’elle l’avait méritée ? Peut-être que c’était ça le châtiment pour avoir couché avec le premier venu ?

Observant les lieux, elle crut reconnaitre l’endroit. Le regard divaguant, un détail attirait soudainement son attention : un nom. Se redressant, elle se trainait jusqu’à une boite au lettre. En lettre majuscule, apparaissait le nom de famille de son meilleur ami : Fraga. Brutalement, elle sortait de sa torpeur. Hier en entrant dans cet immeuble, il lui avait dit quelque chose, mais grisée par l’alcool, elle n’avait pas fait réellement intention. Petit à petit, le puzzle se remettait en place. Ce matin, elle s’était fait la réflexion que d’autre personne pouvait vivre avec JC. Maintenant, elle revoyait parfaitement l’appartement. Avec sa sabbatique et ses cours, elle n’avait pas vraiment eu le temps de passer voir Dante. Dans un dernier espoir, elle suivait le numéro du logement, mais très vite, elle retrouvait le même chemin. Sybille n’aurait qu’à attendre chez lui. Peut-être qu’il était là ? Qu’est-ce qu’elle pourrait lui dire à propos de la situation ? Eh merde. Avec poigne, elle frappait à la porte et lorsque JC l’accueillait, elle ne trouvait qu’une phrase à dire. « La porte est bloquée. » Sans attendre son dû, elle entrait à l’intérieur. Maintenant, elle reconnaissait parfaitement les lieux. « Je me suis dit que ça serait la moindre des choses de m’offrir un café. »