Tu ne sais plus quoi faire, ni où aller. À qui parler... T'as perdu littéralement tout ceux à qui te tenais moindrement. JC n'est plus présent, enfin, tu ne le vois plus du tout à l'appart', passant le plus clair de son temps Dieu sait où. Avec une fille, probablement. Beverly et toi ça s'est plutôt mal terminé à cause de la confrontation avec Alice et... elle... bon, tu préfères ne pas y penser. Ça fait une bonne heure que tu traînes dehors, les mains dans les poches, ne sachant plus quoi foutre de ta peau. Tes doigts te démangent, t'as envie d'envoyer un SMS à Beverly pour t'excuser. Elle ne méritait pas ça. Aucunement. T'étais perdu... tu l'es toujours, d'ailleurs. Ton coeur ne bat que pour la même fille depuis des années et tu croyais sincèrement qu'en fréquentant Beverly, tu trouverais la force d'oublier Alice. Elle t'a fait vivre de beaux moments, la blonde et t'avais réellement espoir d'être heureux. Mais non. Tu t'es menti à toi-même et à tout le monde. T'es vraiment un moins que rien, Oliver Hayes! Tu t'arrêtes devant la maison Dunster, ignorant de quelles façons t'as atterris ici. Machinalement, t'entres à l'intérieur et te diriges devant la seule porte que tu reconnais. Tu toques trois petits coups timides. Lorsqu'Alaska ouvre cette dernière, tu fonds en larme devant elle, ta vision troublée par ton surplus d'émotion. T'en as définitivement trop sur les épaules, là...

Les jours passent et hélas, ils deviennent de pire en pire. Je me retrouve la tête dans les examens, mais aussi entre plusieurs garçons et les histoires de ma sœur. Si il n'y a pas si longtemps de ça j'étais amie avec Alice, aujourd'hui, il n'y a plus rien. Ok, ça vient en grosse partie de moi, dû fait que je soutienne ma sœur mais il y a aussi son histoire avec Oliver. Je ne vois presque plus Pandore, qui traîne autour de je ne sais quel mec. En plus de ça, je passe du bon temps avec Noah et Foster, deux garçons que j'aime beaucoup et qui me font sentir bien. Enfin, rien qui arrange mes hormones quoi. J'ai la tête à l'envers, tout ça me dépasse. Je préfère donc restée dans ma chambre, à regarder une série bien tranquillement. Je suis donc sur mon lit, sous mon petit plaid entrain de regarder pour la énième fois la saga Star Wars. Ouais, sauf que en plein film, quelqu'un vient frapper à la porte. Pando, combien de fois devrais-je te dire DE PRENDRE TES CLÉS, je hurle presque à travers la chambre, arrêtant le film. Putain, j'étais tranquille moi pour une fois. Je me lève donc, déboulant jusqu'à la porte de la chambre, finissant par découvrir le visage d'Oliver. Oliver !, je lui dis, surprise de le voir à ma porte. Là, je le vois se mettre à pleurer en face de moi. Hey, hey, qu'est-ce que tu as Oli ?, je lui demande en l'attrapant contre moi, le serrant dans mes bras avant de fermer la porte, et de le faire s'asseoir sur mon lit, poussant l'ordi. Pourquoi tu pleures ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ?, je demande à nouveau, essayant ses larmes avec mes doigts. Ah non hein, si on lui fait du mal, ça ne va pas aller. Oli est l'un de mes rares amis, l'un des rares à m'écouter, à être là quand j'ai besoin de quelqu'un.

Quand Alaska t'ouvres la porte, t'éclates en sanglot. Faut dire que tu te retenais depuis bien trop longtemps, là. T'as évité JC et votre fantôme de coloc' exprès pour ne pas leur faire subir ta peine et t'as même omis de leur parler de tes sentiments envers Alice. T'as la tête trop lourde depuis ces dernières semaines et tu n'avais pas envie de casser leur moral avec tes sautes d'humeurs. Du coup, tu t'es fait sage, les saluant en rentrant avant de t'enfermer dans ta chambre. Pour eux, tout était normal, t'as toujours fait ça, t'encabaner dans ta piaule pour gamer toute la nuit. Comment pourrais-tu leur en vouloir s'ils ne savaient même pas à quel point t'avais mal. À quel point t'as mal. Oliver ! Hey, hey, qu'est-ce que tu as Oli ? Sa voix te rassure un peu. Enfin, elle te fait un peu l'effet d'un bandage qu'on pose sur une plaie ouverte. Rien n'est cicatrisé, mais la brûlure est moins insupportable, tout d'un coup. Elle te sert dans ses bras alors que les larmes qui perlent sur ton visage s'écrasent contre son épaule. Elle ferme la porte derrière toi et te traine jusqu'à son lit où tu te laisses choir. Pourquoi tu pleures ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Ses doigts effleurent tes joues et tu fronces les sourcils, te sentant subitement mal à l'aise d'avoir fait une crise devant elle. Elle qui a toujours été là. « J'ai merdé, Alaska... J'suis un putain d'con! » Tu murmures, la voix cassée, en essuyant tes yeux du revers de ta main.

Voilà, comme une conne je hurle pensant qu'il s'agit de Pandore, alors qu'au final, c'est le pauvre Oliver. Je ne m'attendais clairement pas à voir mon ami, et encore moins voir ce dernier en pleure. Je suis surprise, voir même choquée. Je ne l'ai jamais vu ainsi. Le prenant dans mes bras, je lui demande ce qu'il se passe. Refermant la porte derrière nous, je l'attire sur mon lit, lui laissant le temps de se calmer et de me répondre. Je lui essuie ses larmes, puis me lève pour lui prendre un verre d'eau, avant de reprendre ma place à ses côtés. J'ai merdé, Alaska... J'suis un putain d'con!. WTF ? Est-ce possible venant de sa part ?. Je fronce les yeux, secouant la tête. Quoi ? Comment ça ? Qu'est-ce qu'il s'est passé Oli ?, je lui demande, complètement perdue, ne comprenant rien à sa phrase. Il a merdé, bon ok on merde tous un jour ou l'autre, mais de là à se traiter de con, il va loin quand même. Je t'interdis de te traiter de con Oliver Hayes d'accord ? Peut importe ce qu'il s'est passé. Bon, je vais peut-être regretter cette phrase selon ce qu'il va me dire, mais Oli est loin d'être con bien au contraire.

En pleure, devant la seule porte que tu sais qu'elle ne te refermera pas au nez, t'as du mal à distinguer la silhouette d'Alaska à cause de ta vision embrouillé. Néanmoins, sa voix te confirme que c'est bien elle et tu te laisses transporter jusqu'à son lit où tu t'écrases comme une merde. Elle te demande ce qui se passe, pour quelle raison tu pleures comme un enfant de cinq ans et, toi, t'as envie de rire tellement c'est con. Tellement t'es con! Verre d'eau entre les mains, ignorant comment il est apparu là, tu te lèves d'un bond et le dépose sur le comptoir du bureau d'Alaska. Quoi ? Comment ça ? Qu'est-ce qu'il s'est passé Oli ? Je t'interdis de te traiter de con Oliver Hayes d'accord ? Peut importe ce qu'il s'est passé. Oh, ouais. Elle dit ça, mais, quand elle saura, elle te foutra dehors à grand coup de pied au cul. Tss. Tu passes tes mains dans tes cheveux avant de presser ton visage entre ses dernières. Debout, devant ton amie, tu prends une grande respiration avant d'ouvrir la bouche. « C'était elle, tu comprends? Depuis toujours et puis j'ai... utilisé c'te pauvre fille, là, tu sais? Pour l'oublier, elle! » Ouh là... Si dans ta tête tout semble clair, en revanche, tu doutes qu'Alaska a saisi un mot de ce que tu viens de lui dire. Mais bon, le résultat reste le même; t'es con.

Mon pauvre petit, depuis que je le connais, je crois que je ne l'ai jamais vu ainsi. Ouais, en fait, je n'ai jamais vu Oliver pleurer, généralement je suis celle qui pleure ou qui me plains. Du coup, je ne suis pas habituée à ce qu'on inverse les rôles. Je le fais entrer, le laissant prendre place sur le lit, lui demandant ce qu'il ce passe avant de lui mettre un verre d'eau entre ses mains, qu'il pose vite fait sur le bureau. A nouveau, je lui demande ce qu'il se passe, qu'est-ce qui a bien pu le mettre dans un tel état. J'essaye de le consoler, du moins, qu'il ne s'insulte pas lui-même, après tout, ce n'est pas ça qui va faire qu'il se sentira mieux, bien au contraire. C'était elle, tu comprends? Depuis toujours et puis j'ai... utilisé c'te pauvre fille, là, tu sais? Pour l'oublier, elle! . Eh...j'ai pas compris. Bouche bée devant lui, je ne comprend mais alors pas un mot de ce qu'il me raconte. Il a peut-être bu ? Pris de la drogue ? Oh mon dieu non, non, pas ça. Haussant un sourcils, je le regarde avec un air interrogateur, cherchant bien ce que tout cela signifie. Elle, c'est Alice n'est-ce pas ?, je lui demande, bien que je sois certaine à 99,9% que oui, il me parle bien d'elle. Ok, bon ça je pense avoir comprit mais euh...cette pauvre fille ?. Qui est cette "pauvre" fille ?, je lui demande, cherchant à nouveau de qui il peut bien me parler. Qui sait bordel ? Je dois dire que je n'aime pas, ne pas être au courant. Aurait-il vu une autre fille ? Si oui, où est le mal ? Elle lui aurait peut-être ENFIN fait oublier cette Alice qui visiblement, ne cesse de lui briser le cœur. Je me lève, faisant les cent pas, cherchant une signification à ses paroles.

Tu lui bafouilles une phrase incompréhensible, vide de sens. Pourtant, pour toi, tout est si clair. T'as utilisé Beverly pour oublier Alice. Tu t'es servi d'elle pour cacher les sentiments que t'éprouves depuis toujours envers ta meilleure amie. T'es pathétique comme mec, en fait et t'es doucement en train de devenir l'image de l'homme que tu détestes. Un manipulateur sans coeur. Tu l'as bien vu, à la buanderie, le regard chagriné de la blonde qu'elle t'a lancé avant de s'éclipser. Après, comment pouvais-tu ne pas réagir à cette terrible nouvelle? Celle où elle a spécifié qu'Alice était enceinte... Bon, au final, elle ne l'est pas, mais... tu n'as pas pu te retenir d'aller confronter la brune et voilà où tout ça t'a mené; à devenir un gros con. Elle, c'est Alice n'est-ce pas ? Tu ne réponds pas, te contentant de grimacer à la prononciation de son prénom et tu passes nerveusement ta langue sur tes lèvres, les mains sur les hanches. T'as cessé de pleurer, mais, au lieu des larmes, t'es en colère contre toi-même. Qui est cette "pauvre" fille ? Elle te demande avant de se lever et de faire les cent pas. Tu soupires, te sentant vraiment stupide de débarquer chez elle, comme ça, uniquement pour te plaindre. Ça ne te ressemble tellement pas! « Beverly. La blonde qui a eu un malaise à la dernière open house. » Tu lui précises avant de reprendre place sur le lit d'Alaska, laissant tomber ton corps contre son matelas. « On s'est croisé à l'Université par hasard et... on s'est rapproché. » De la mauvaise manière, oui. Enfin... pas de son côté.

Je ne comprend strictement rien de ce qu'il me raconte, enfin, je comprend qu'il y a certainement Alice dans l'histoire, mais il semble y en avoir une autre. Ce que je ne comprend pas non plus, c'est la fait qu'il s'insulte. Ok, il a dû faire un truc vraiment dégueulasse sinon, il ne dirait pas de telle chose. En lui demandant si "elle" est bien Alice, il ne me répond pas. Il reste muet dans son coin, j'en déduis donc que j'ai juste sur ce point. En même temps, il faudrait être con pour ne pas savoir qu'il s'agit d'Alice. Elle est toujours dans les histoires d'Oli. Je lui demande ensuite de m'en dire plus, en me disant qui est l'autre fille. Beverly. La blonde qui a eu un malaise à la dernière open house. Eurk, à ce prénom, je ne peux m'empêchée de faire une grimace de dégoût. Bah dis donc, décidément, il a vraiment un penchant pour les garces. Bref, c'est pas le moment de lui faire remarquer cela. Beverly. La blonde qui a eu un malaise à la dernière open house. Vous quoi ? Ew non, je sens que je vais avoir la nausée. Je secoue la tête, les yeux complètement écarquillée, me laissant retombée sur ma chaise avant de me relever directement, croisant les bras contre ma poitrine. Tu t'es rapproché d'elle...ok...et où est le mal ?, je lui demande sérieusement, bien que là, ma main a envie d'atterrir dans sa tête. Tu l'as fait parce que tu l'aimes bien ou....pour une autre raison ?, je lui demande en fronçant les yeux, le regardant alors qu'il est affalé sur mon lit.