Il se tenait au-dessus de moi et le temps continuait d'avancer en attendant qu'un des deux fasses quelque chose. Nous nous étions involontairement - je dirais - mis dans une position plutôt étrange, Je me demandais si bientôt, je me réveillerais en sursaut en réalisant que tout ça n'est qu'un rêve... Je me demandais si j'étais peut-être même morte et que tout ça était le paradis. Sauf que l'idée que je puisse avoir accès au paradis était déjà impossible, j'étais pré-destinée à aller en enfer et lui, certainement au ciel. De toute façon pour ça il faudrait déjà que Dieu existe !

Oliver avait envie de m'embrasser... c'est tout ce qui me préoccupait maintenant. Pourquoi est-ce que je me sens incapable de me séparer de lui, pourquoi est-ce que je ne me lève pas pour aller nous chercher un café ? Je me connais, je sais que si je ne vais pas au bout de ma pensée... je risque d'y réfléchir trop, de ne pas arriver à dormir la nuit et peut-être même regretter. Nous avions déjà les deux pieds dans le bain, il ne restait plus qu'à s'y allonger et essayer de nous détendre... Qu'on arrête ou qu'on aille plus loin, cette discussion demeura toujours dans nos mémoires et personne d'entre nous n'arrivera à l'oublier comme si ça n'était jamais arrivé. Suis-je vraiment entrain de me convaincre de me lancer ?

La réponse est bien oui et au moment où je m'apprêtais à me débarrasser de l'espace entre nos lèvres, il me prit par surprise en le faisant lui-même. En un clin d’œil, ses lèvres se retrouvaient sur les miennes et je restai les yeux ouverts un court instant, presque complètement sous le choc. Il y avait une large différence entre notre imagination et la réalité... Mais encore maintenant, je n'arrivais pas à la faire. Je me laissais bercer par ce doux baiser en fermant tranquillement les yeux, fronçant légèrement les sourcils. J'étais mal à l'aise... ou du moins, j'avais beaucoup trop de mal à me détendre. Est-ce que ce serait la première fois de ma vie que je ferais l'amour ? Ce n'est pas comme s'il était sans importance pour moi, pas comme les autres. Ce n'est pas comme si j'voulais qu'il me traite de grosse cochonne pendant qu'on pratique le doggystyle. Définitivement, Oliver était différent sur tous les aspects de ma vie.

Ma main se glissa sur son torse après un peu d'hésitation, puis se glissa jusqu'à l'une de ses épaules. Je prolongeais le baiser après une petite reprise de souffle et cette fois, ajoutai même la langue au jeu de lèvres. J'étais nerveuse, vraiment. Mais ma nervosité ne m'empêchait pas de constater qu'il embrassait vraiment bien... Mieux que bien des raté que j'ai baisé dans l'passé.

Ma langue a retrouvée la sienne après que nos lèvres se soient caressées pendant un moment. La pensée qu'il embrasse vraiment bien ne semblait pas vouloir s'en aller. Mais c'est vrai quoi ! Comment fait-il pour réussir aussi bien ? Est-ce que c'est innée ? J'ai une drôle de théorie qui dit que ceux qui embrassent comme des Dieux, auront une bonne chimie au lit avec moi. Je sais que chaque personne n'apprécie pas les baisers de la même façon... certain n'aiment pas le french kissing, d'autre oui. Y'en a qui aiment se faire dévorer la bouche, moi non. Certains aiment lécher les dents et putain ça c'est vraiment un gros no - no pour moi !

Il était parfait. Sous tous les aspects... il était tendre, attentionné, pas trop pressé et respectueux. Pourquoi est-ce qu'il n'a jamais eu de propositions pour sortir ? Pourquoi est-ce que les filles doivent toutes être aussi conne et préférer les bad boys ? Wait... J'ai beau parler, j'suis pas vraiment mieux en vrai. Avant aujourd'hui, il n'a jamais été question de coucher avec lui ou même juste l'embrasser. Jusqu'à maintenant je n'avais que songer coucher avec des connards qui n'en valent pas la peine mais qui ont de l'expérience au lit. Fuck que t'es belle. Me lança-t-il au hasard, entre deux prise de souffle. Mon cœur loupa un bond, j'avais peur qu'il sache à quel point j'étais nerveuse... Comme si cette idée pouvait le faire regretter et installer un malaise vraiment profond entre nous. Je savais qu'ici, j'étais la plus expérimenté et que je devais en avoir l'air.

Sauf que... personne ne m'avait jamais dit que j'étais belle, avant. J'veux dire... si, bien sûr. Je l'ai entendu des milliers de fois mais je ne l'avais jamais écouté. Et jamais personne n'avait mis autant de cœur dans sa façon de le dire. Fuck, que t'es belle. Fuck. Fuck... j'pense que je n'ai jamais autant apprécié le juron avant aujourd'hui. Mes lèvres s'étirèrent alors que son visage descendit à mon cou, déclenchant une multitudes de frissons sur ma peau. Il semblait galérer à se faire à l'idée qu'il avait envie d'aller plus loin... puisque sa main se baladait étroitement entre mon ventre et mon pantalon. Ayant un boost de confiance, je me redressai pour prendre le dessus et enlever mon t-shirt doucement. Oh, Oliver a surement dû me voir en soutien-gorge ou en bikini quelque part au travers les années... Mais rien n'était comparable à la raison pour laquelle je souhaitais retirer mes vêtements tout de suite. Je pris une grande inspiration avant de me pencher pour l'embrasser de nouveau.

C'est parti, nous faisions ça pour de vrai - ce n'était pas une simulation. Je commençais à digérer tranquillement l'information... à me faire doucement à l'idée que mon meilleur ami et moi allions franchir le cap et tenter d'aller plus loin. J'espérais cependant que ça s'arrête là... Que notre amitié ne subira pas de conséquences. J'espérais aussi que ce soit la seule fois qu'on le fasse et qu'il ne m'en redemande pas encore plus... Je n'étais pas le genre de fille à coucher deux fois avec le même garçon et je ne voulais pas avoir à lui dire non. Je ne voulais pas non-plus lui dire oui et en faire quelque chose de... fréquent. Ce serait trop étrange, non ? Que ce soit régulier, je veux dire. Je ne veux plus que ce ne soit plus étrange, à nos yeux. Je ne veux pas m'y habituer... et je ne veux surtout pas qu'Oliver s'y habitue. Je ne crois pas tomber amoureuse un jour mais mon meilleur ami je n'en sais rien et ce serait juste un scandale qu'il craque pour une fille comme moi.

Je m’étais redressée afin d'enlever mon chandail puis me penchai de nouveau pour l'embrasser. Le baiser fut court, bien que passionné, puisqu'il décida de l'arrêter pour enlever son chandail lui aussi. D'ailleurs, il en profita pour enlever son bonnet et ses lunettes - c'est étrange, comme je ne l'avais pas vu souvent sans ses lunettes. Ce n'était pas la première fois... mais c'était rare. Je ne pu m'empêcher de penser qu'il était vraiment plus beau comme ça, mais gardai toutefois ma pensée pour moi.

Mes yeux étaient rivés sur les siens et je pris une grande inspiration. J'étais assise à califourchon sur lui, et il était allongé sur le matelas. On aurait pu entendre une mouche voler tellement c'était silencieux... Je me demandais s'il y avait quelqu'un d'autre à l'appartement. Je déglutis avant de mettre mes mains sur son torse nu, puis pensait vite-fait à une blague que j'aurais pu faire... Mais je n'avais pas envie de rire, là. J'avais envie de lui. Vous réalisez ? J'avais vraiment envie de lui. Je me penchai de nouveau mais cette fois c'était pour embrasser son ventre, jusqu'à son bas-ventre. ... Est-ce que tu as déjà reçu une... Eh. Je n'étais pas du genre trop timide à dire le mot "pipe" ou "blowjob" mais je sais pas ce qui m'a piqué...