Je m’apprêtais à sortir, j’avais accepté de remplacer une collègue le temps que son gamin se rétablissait et ce qui compromettait un petit peu mon secret. C’était un peu riddicule mais j’avais l’impression de détenir un secret, à la fois comme Peter Parker dans Spiderman ou encore dans le Cygne et la Princesse. Sauf que je ne me transformais pas un super héro ou en un majestueux cygne blanc comme neige, je me transforme dans ce que tous les hommes aiment dans leur plus grand instinct. Peut-être parce que j’étais encore bien jeune, une jeune fille qui s’offrait toutes les nuits n’étaient pas courant dans leur vie de débauche alors que à la Pantoufle de verre, j’étais à leur service, jusqu’à un certain point évidemment. J’ouvrais mon tiroir en prenant moulte accessoire qui me serviront suivant mon imagination : petite fille sage entrant au collège privée, une petite scoot qui vient frapper à votre porte pour vendre des cookies. Je ne manquais pas de créativité jusqu’à me grimer en secretaire grivoise. C’était toujours comme cela que je procédais et surtout, qui me permettait de rentrer chez moi les poches pleines de pourboire et d’un compte en banque bien rempli. C’était pourquoi je m’offrais ce genre de chose comme un bel et grand appartement contenant deux chambres, un bureau assez grand pour mettre un lit à l’intérieur, une belle salle de bain et un spacieux séjour qui s’ouvrait sur la cuisine. J’avais de la chance, je m’éclatais à mon travail et en plus, je m’épanouissais dans mon petit chez-moi. C’était ce que je voulais depuis toute petite : être indépendante et imposable. C’était peut-être un peu débile de penser comme ça mais je pouvais vivre ma vie comme je l’entendais, sans jamais entendre mon père remettre en doute mes capacités à vivre, à mettre de côté mon argent ou encore, tout ces petits détails qu’étaient l’école. Je voulais quitter l’univers scolaire depuis la mort de ma meilleure amie, je ne pouvais pas me permettre de continuer alors qu’elle, elle ne pouvait pas. Et si je n’avais pas fait son deuil encore aujourd’hui, personne ne m’avait aidé ou ne m’avait donné les cartes pour y arriver. Je refusais tout simplement de l’oublier.

Aujourd’hui, c’était un peu comme une nouveauté pour moi mais également quelque chose de “déjà-vu”. Alice, ma grande soeur reconnue légalement comme étant la binjamine de la famille, allait débarquer à la maison. Elle venait seulement pour visiter son prochain lieu de vie mais je reconnaissais que la vie chez papa n’était pas toute rose. J’étais déjà prête à lui donner cette opportunité de vivre pour elle-même. De plus, avec Uranie, il était devenu difficile d’arrondir les fins de mois, le loyer ayant augmenté, une aide supplémentaire pour nous permettre d’avoir un peu d’argent de poche à dépenser dans les vêtements ou autres, ne serait vraiment pas de refus. C’était pour cela qu’en parlant de cette idée à ma colocataire actuelle n’avait pas été remise en cause. J’avais une grande confiance envers ma grande soeur même si au fond, invité un membre de ma famille dans ma nouvelle vie risquait d’être compliquée, surtout pour garder mon plus grand secret bien gardé. Uranie, aussi discrète qu’elle, je pouvais aller et venir sans qu’elle ne me pose des questions toute aussi gênantes les unes que les autres alors qu’Alice, avec sa grande gueule, il était fort possible que je devrais prendre des mesures plus draconiennes comme sortir par la fenêtre ou attendre que tout le monde soit occupée pour m’évaporer. « Okay, tout est prêt ! » disais-je en m’assurant que rien ne dépassait. Je n’étais pas maniaque mais j’aimais que tout soit bien rangé pour qu’on doive pas revenir dessus un peu plus tard. En fait, je ne remettais jamais les choses au lendemain, d’où le planning de répartition des tâches ménagères et des courses étaient affichés fièrement sur la porte du frigo.

J’entendais qu’on toqua à la porte alors je prenais soin d’inspecter les environs tandis qu’Uranie venait me rejoindre. Lorsqu’elle fut à mes côtés et après m’être assurée qu’elle était toute aussi prête à faire ta rencontre, j’ouvris la porte pour l'accueillir : « Hello sis ! » J’avais ce sourire que j’arborai à chaque fois que je voyais un membre de ma famille. Avec de la chance, elle n’était pas au courant de ce qui s’était passé avec Jax quelques semaines plus tôt et avec de la chance, j’allais pouvoir épargner les membres de cette maison de cette erreur. « Entre, vas-y ! Fait comme chez toi ! » alors qu’à deux, Uranie et moi, nous nous éparpillons pour lui donner un champs de vision plus large sur l’appartement.

C'était le jour J. Le jour où enfin, j'aurai mon chez moi. Eh bien encore une fois je ne me débarrassais pas de Joana mais... je l'aime, c'est ma sœur et puis cette fois-ci on ne partagera pas la même chambre. J'avais hâte... J'étais la toute dernière de la famille Hennelly à se trouver un endroit à vivre en dehors de la maison, cet appart sera mon tout premier. J'étais encore dans ma chambre, à passer mes derniers moments avec elle. Une fois prête, je quittai ma chambre ainsi que la maison familiale pour me déplacer jusqu'à l'appartement d'Uranie et Joana, qui sera aussi bientôt le mien.

Hello sis ! me dit-elle, en m'ouvrant la porte. Je lui souriais, et entrai à l'intérieur une fois qu'elle s'était tassée sur le côté. Entre, vas-y ! Fait comme chez toi ! Tout était bien rangée, ça sentait le propre... Je reconnaissais bien ma sœur. Son amie et colocataire était là elle aussi, j'avais enfin l'occasion de la rencontrer. Alice. Toi c'est bien Uranie c'est ça ? C'était évident, mais bon je n'étais pas trop douée pour être polie et tout. J'enlevai mes chaussures et m'avançai dans la pièce pour l'observer. C'était grand, aéré, bien décoré aux goûts du jour. C'est beau... j'aime beaucoup.