T'es assis là depuis une bonne vingtaine de minutes, les bras croisés contre ton torse, fixant tes vêtements qui tournent et qui reviennent toujours au même point de départ. Si tu n'étais pas dans la lune à l'heure actuelle, trop absorbé par tes propres pensées, peut-être que t'aurais mal au coeur. Ou pas. T'as tellement changé ces derniers temps que, même toi, tu ne te reconnais pas. Serait-ce Beverly qui te trouble à ce point? Non. Ça remonte à cette fameuse nuit-là. Celle que tu n'arrives pas à oublier, malgré tous les efforts que tu fais pour y parvenir, elle revient toujours. L'image d'Alice et toi en train de... De quoi, au fait? Baiser? Pour elle, ce n'était que ça, forcément. Une baise parmi tant d'autres et tu l'avais prévu. Tu le savais d'avance que ça se terminerait ainsi, sachant pertinemment de quelles façons la brune traite ses conquêtes. Mais, à quelque part, au fond de toi, tu t'imaginais que ce serait différent avec toi. Que, peut-être, elle s'autoriserait à se laisser aller, se laisser aimer. Ce que t'es con... Le pouce entre tes dents, tu tapes du pied, tentant de chasser cette pensée de ton cerveau. Inutile de ressasser le passé, le mal est déjà fait. Elle t'a déjà remplacé et il est trop tard pour faire marche arrière, lui dévoiler tes sentiments... Quels sentiments? Tu l'aimes? Et Beverly dans tout ça? Fuck, sérieux! Tu te redresses machinalement pour te diriger vers la machine qui fait définitivement trop de bruit. La clochette de la buanderie retentit, annonçant une présence, ce qui t'extirpe de tes songes. Tu relèves la tête et ton coeur loupe un battement en la voyant. Elle. Celle pour qui tu te détruis, petit à petit. Celle pour laquelle tu changes pour tenter de lui plaire alors que c'est exactement le contraire qui se produit. Les lèvres pincées, t'hésites à partir en courant ou l'affronter. T'en as marre de t'éclipser, de fuir comme un putain de lâche! Tu t'avances vers elle, chaque pas t'arrachant une grimace. C'est fou à quel point elle te fait mal par sa simple présence, mais que, automatiquement, c'est toujours vers elle que tu te diriges. Serais-tu sado à ce point? Faut croire que oui. Parce que, être loin d'elle, te fait encore plus mal. « Alice. » Tu murmures simplement lorsque tu parviens à sa hauteur, la voix cassée, tremblant comme une feuille. T'as l'impression d'être debout devant une inconnue. Comment en êtes vous rendu-là?

J'avais besoin de changer d'air. Besoin de changer de vie. Vivre chez maman et papa ne m'aidait définitivement pas à m'épanouir et je commençais à croire que vivre à Boston non-plus. J'avais besoin de respirer de l'air frais et besoin d'être beaucoup plus qu'une sushi chef. J'en avais marre. Marre de tout. Mon rêve était de devenir chanteuse alors pourquoi est-ce que j'étais forcée de m'arrêter à des bars et des clubs ? Pourquoi est-ce que je ne pouvais pas aller plus loin ? C'est tellement pas juste. D'abord ça et puis maintenant Oliver... Tout change et je me rends compte que rien n'est acquis.

Mais récemment, j'ai emménagé avec Joana et sa colocataire Uranie. Je n'ai toujours pas terminé d'emmener toutes mes affaires... mais la chambre était bien. Elle n'était pas petite, bien qu'elle soit la plus petite des trois chambre. De toute façon, ça me plait. Pour une fois dans ma vie je ne partage pas ma chambre avec quelqu'un d'autre et je n'ai pas à suivre de règles - je fais ce qu'il me plait.

Par contre, niveau ménage je devais me déplacer pour faire mon lavage. J'avais donc tout emmené mes fringues sales au travail (et laissé dans ma voiture évidemment) pour aller à la buanderie directement après mon shift. J'entrai donc dans ce grand bâtiment, un panier entre mes mains et mes savons sur le dessus de tout. Trop occupé par ne pas planter en pleine face, j'entendis une voix familière m'appeler : Alice. Je descendis un peu mon panier pour bien le voir, juste pour confirmer que c'était bien lui, puis continuai mon chemin pour aller tout déposer au pied d'une laveuse. Oliver. Dis-je, sans même prendre le temps de me retourner. Je commençais déjà à trier mes vêtements et les mettre dans la machine.

La gorge serrée, tu fonces vers elle pour lui faire face. Juste prononcer son nom te fait mal et sa réaction t'achève. Literally. Elle t'ignore, se dirigeant vers l'une des machines pour y déposer son panier à linge. Tu ne lui proposes même pas de l'aider, trop désemparé par la situation. Par elle et son air habituel. Son je-m'en-foutisme ne t'a jamais perturbé autant qu'aujourd'hui et tu te racles la gorge maladroitement, l'observant s'éloigner en retenant un sanglot. Yo, dude? Tu ne vas quand même pas chialer, resaisie-toi! Oliver. Honnêtement, t'aurais préféré qu'elle ferme sa gueule. La façon dont elle prononce ton prénom te fait le même effet qu'une gifle ou, voire, un coup de pied dans les couilles. Le souffle coupé, t'oses t'approcher d'elle à nouveau, ne sachant plus comment l'aborder. Depuis quand c'est devenu une torture de t'adresser à elle? « Comment tu vas? » Tu parviens à bafouiller après une minute de silence. Tu déglutis, détournant le regard parce que tu n'arrives plus à la regarder sans ressentir cette foutue boule dans l'estomac. La même qui t'a fait souffrir quand t'es allé voir ton père en prison il y a trois ans. Cette douleur insupportable qui te gruge un peu plus chaque jour. Ouais, tu l'aimes. Pourquoi elle? Pourquoi pas Beverly? Ou Alaska... Ou whatever. N'importe qui sauf elle. Elle et toutes ses putains de défauts, ses manies que tu connais par coeur. Tu la détestes pour ça, de l'aimer au point de ne plus pouvoir te regarder dans un miroir sans avoir envie de le briser.

J'essayais de m'occuper l'esprit de n'importe quel manière. Le déménagement était le moyen le plus efficace que j'avais croisé et faut avouer que Jax était un bon second. Je voulais tout redécorer, je voulais que ça me ressemble. J'allais repeindre en gris foncé et tout mes meubles seront blanc... Je ne sais pas trop encore, peut-être un accent jaune. Bref. Je tentais de me calmer en réfléchissant à tout ça, alors que mon meilleur........ mon ancien meilleur ami était derrière mon dos. Comment tu vas ? Me demanda-t-il. Avait-il déjà oublié qu'on était plus amis à partir du moment où il m'avait menti en pleine face ? J'hochai la tête. La vérité c'était que je n'allais pas très bien. Cette grossesse me donnait des nausées lorsque je réfléchissais trop, me donnait un peu trop d'émotions et peut-être que je ne réagirais pas pareil si ce n'était pas d'elle. Ça va. Je n'avais franchement pas envie de lui parler, ni de lui donner de détails sur ma vie - après tout, c'était ça notre truc maintenant, non ? Il me raconte pas la sienne, alors pourquoi est-ce que je lui dirais qu'il pourrait devenir papa ? ahah. Je souriais nerveusement et à voix basse, en terminant de mettre mes vêtements dans la laveuse, puis le contournai pour aller m'asseoir avec mon téléphone entre les mains. J'ouvris instagram et commençait à browser juste pour éviter d'avoir à l'affronter.

T'oses lui demander comment elle va, prendre de ses nouvelles. Après un mois sans signe de vie, t'imagines qu'elle a des choses à te raconter. Enfin, t'espères. Mais non. Rien. Un silence glacial et un putain d'hochement de tête. C'est ça que tu vaux, à ses yeux, un fucking hochement de tête? Elle s'éloigne à nouveau, s'installant sur l'une des chaises et braque ses iris sur l'écran de son portable. Wait, what? C'est tout? Elle... elle se fout de ta gueule, right? Tu restes figé-là un moment, estomaqué, ne sachant plus quoi faire. Tu déglutis, cherchant ta salive. Tu n'en as plus. T'as la bouche sèche. Tu clignes des yeux pour revenir à la réalité et elle est toujours là, n'ayant pas bougé d'un poil. Dans un élan de colère, les poings fermés, tu fonces vers elle, tel un boulet de canon. Lorsque tu lui arraches son portable des mains, tu vois noir, les joues rosés par la rage que tu contiens depuis bien trop longtemps maintenant. « C'est quoi ton putain d'problème, Alice Hennelly? » Tu lui craches, la mâchoire serrée et les sourcils froncés. T'es carrément hors de toi et c'est la première fois qu'une personne te met dans cet état. Même ton père n'y est pas parvenu. « Tu vas jouer longtemps à c'jeu-là? Depuis quand tu m'traites comme un moins que rien? » Tu ris. Tu sais très bien depuis quand! « Ah oui! Depuis qu'tu m'as si gentiment dépucelé pour "la bonne cause". Trop d'générosité! T'aurais dû garder ta p'tite culotte si c'était pour m'offrir l'même traitement qu'tous les autres qu'tu baises. » T'as hurlé. Très fort. Te foutant littéralement de qui peut bien vous entendre. Dans ta tête, il n'y a qu'elle. Et toi. Et cette boule de rage qui grandit en toi. « Va t'faire foutre Alice! Anyway, c'est juste ça qu'tu veux, hein? Tss. » Tu lui rends son portable, furieux avant de tourner les talons. Tu ris à nouveau, faisant volte-face pour rajouter une couche. Comme s'il n'y en avait pas déjà assez. « Oh et... la prochaine fois qu'tu veux des informations, demande les au principal concerné avant d'manipuler des pauvres filles qui n'méritent même pas qu'tu les regardes! » Tu grimaces en effectuant un cent quatre-vingts degré. Tu n'avais pas remarqué à quel point ton coeur bat vite.

L'ignorer semblait être la solution à mes problèmes. Peut-être que si je ne le vois pas, il me verrait pas. Mais ça ne marche définitivement comme ça et je n'ai plus 5 ans pour croire que si... Mon dieu que j'aimerais avoir 5 ans. C'est quoi ton putain d'problème, Alice Hennelly? Me dit-il, après m'avoir arraché le téléphone des mains. Ouf... Ça, déjà, c'est un acte qu'on ne me ferait pas deux fois. Mon téléphone, ma propriété : on ne touche pas. Mais le ton qu'il utilisait sur moi était pire, pourtant je me sentais petite. Est-ce que c'est les hormones qui reviennent à la charge, ou est-ce que c'est le fait qu'il est important pour moi et qu'avec lui dans les parages, je redeviens toujours la Alice d'avant ? Tu vas jouer longtemps à c'jeu-là? Depuis quand tu m'traites comme un moins que rien? Comment ça, JE le traite comme un moins que rien ? Ne réalise-t-il pas tout ce qu'il me fait depuis le tout début de cet ère de glace ? Je lève finalement les yeux, décidant que je suis celle que je suis : Alice Hennelly. La fille qui n'a peur d'absolument rien, et surtout pas petite à côté des autres. Ah oui! Depuis qu'tu m'as si gentiment dépucelé pour "la bonne cause". Trop d'générosité! T'aurais dû garder ta p'tite culotte si c'était pour m'offrir l'même traitement qu'tous les autres qu'tu baises. Ça y est, il l'a dit. Il a dit exactement c'que je redoutais, la raison pour laquelle j'hésitais de coucher avec lui. On est comme ça, bel et bien à cause de cette foutu grosse erreur. Le problème, c'est que je ne le traitais pas comme tous les autres hommes avec qui j'ai couché. Je le dévisageais, sans dire un mot. S'il souhaitait penser que j'étais une garce avec lui comme avec tous les autres, FINE BY ME. De toute façon, je pensais qu'il faisait semblant avec moi depuis le début et ce serait à mon avantage si je pouvais le blesser aussi même si l'accusation était fausse. Mais jamais je n'avais couché avec quelqu'un que j'aimais dans une forme quelconque. Jamais je n'avais "faker" un orgasme pour épargner les feels d'un mec et jamais je n'aurais couché avec un puceau. Jamais je n'étais nerveuse au lit, jamais je n'oubliais de préservatif (parce que j'suis trop tendue), jamais je ne faisais de fellation, jamais je ne tentais de faire plaisir à mon partenaire sans penser au mien. Honnêtement ? Jamais je n'avais fait l'amour. Oliver a beau n'être qu'un ami, c'est pourtant ça qu'on avait fait. Va t'faire foutre Alice! Anyway, c'est juste ça qu'tu veux, hein? Tss. Je regardais les gens autour de nous, qui eux nous regardaient. Franchement, il me faisait toute une scène. Peut-être bien qu'il était vraiment fait pour être avec Beverly la meuf qui se jette dans un combat pour attirer l'attention ? Oliver avait terminé... ou pas, finalement. Se retournant de nouveau vers moi, je le regardais encore droit dans les yeux, pas découragé du tout par la pluie de merde qui me tombait sur la tête. Oh et... la prochaine fois qu'tu veux des informations, demande les au principal concerné avant d'manipuler des pauvres filles qui n'méritent même pas qu'tu les regardes! Ça suffit. Je me levai d'une traite. C'est bon, tu fermes ta gueule ? Je me tenais le ventre par automatisme, commençant à sentir un léger mal de ventre. Tu voudrais QUAND MÊME PAS que j'attendes une autre mise à jour de 2h fictive à Overwatch pour que TU viennes m'annoncer tout seul que tu voyais quelqu'un ? J'arquai un sourcil, puis recrachai : J'peux pas croire que tu mettes ça sur ma faute, Oliver. Tu me connais mieux que ça. Puis ton amie a omis d'te dire que je suis allée M'EXCUSER auprès d'elle... Oui oui, t'as vraiment bien entendu - excuser, pour finalement apprendre par une total inconnue que tu avais quelqu'un dans ta vie. Tu voulais que je fasse quoi ? Que je lui dise "Cool, emmène-le prendre un café, il adore le café." et fasse comme si ça ne m'affectais pas ?! Je pris une pause pour reprendre mon souffle. Parce que l'soucis, c'est que ça m'affecte. Putain oui, ça m'affecte. Si j'me suis battue avec Nokia c'est parce qu'elle faisait semblant d'être mon amie pendant des mois et maintenant j'apprends que c'est le cas pour toi aussi. Les amis, je les compte sur les doigts d'une main, Oliver... Et bordel j'veux pas arrêter de te compter, j'veux pas. Sauf que tu me pousses vers la sortie petit à petit. Ça a commencé par quelque chose d'aussi petit que tes lunettes brisés et ça a escaladé à ta relation avec Beverly. Tu ferais quoi à ma place, si t'apprenais que pendant un mois, j'te cachais que j'avais rencontré quelqu'un ? Je soupirai bruyamment. Tu peux penser c'que tu veux de moi, de mon mode de vie, de ma façon de penser... Tu peux même nier que t'es pas parfait aussi si tu veux mais moi j'serai jamais aveuglé par tes horribles défauts : T'es vachement égoïste et hypocrite. Tu joues le bon cop comme si j'étais AUTOMATIQUEMENT toujours le bad cop, juste parce que je choisi mes amis et que j'ai une vie sexuelle active mais en réalité t'es aussi screwed up que moi. Madi ? Billie ? Maintenant Beverly ? De combien de filles vas-tu craquer pour en une seule année ? Et pourquoi ? Tu te sens si seul que ça ? J'ai connu un Oliver qui n'avait d'yeux que pour les jeux vidéos, avec qui je pouvais passer des nuits entière juste à jouer à Call of Duty et GTA sans même parler de filles ou de garçons. Dernièrement, on dirait que c'est le seul sujet de conversation que tu as "Tu penses juste au sexe", "Tu veux juste du cul", "T'aurais dû garder ta petite culotte pour les enlever pour les autres que tu baises". What the fuck men, change de disque, t'as pas aimé passer derrière les autres, get over it. Tu me connais depuis 10 ans t'avais juste à l'demander avant.

C'est bon, tu fermes ta gueule ? Quoi? Tu t'arrêtes net, toujours dos à elle. Fermer ta gueule? Pour le peu de fois que tu l'ouvres, elle pourrait au moins faire un effort, non mais! Tu voudrais QUAND MÊME PAS que j'attendes une autre mise à jour de 2h fictive à Overwatch pour que TU viennes m'annoncer tout seul que tu voyais quelqu'un ? Pour ta défense, il y a souvent des mises à jours sur Overwatch, bon. Tu tournes les talons malgré toi, tes sourcils toujours froncés, tu la dévisages alors que, clairement, elle n'a pas fini. Tien, pour une fille qui t'ignorais quelques secondes auparavant, elle en a des trucs à te dire, maintenant! J'peux pas croire que tu mettes ça sur ma faute, Oliver. Tu me connais mieux que ça. Puis ton amie a omis d'te dire que je suis allée M'EXCUSER auprès d'elle... Oui oui, t'as vraiment bien entendu - excuser, pour finalement apprendre par une total inconnue que tu avais quelqu'un dans ta vie. Tu voulais que je fasse quoi ? Que je lui dise "Cool, emmène-le prendre un café, il adore le café." et fasse comme si ça ne m'affectais pas ?! Et pour quelle raison ça l'affecte que tu vois quelqu'un? Ce n'est pas comme si elle n'avait pas tous les mecs à ses pieds, déjà. Parce que l'soucis, c'est que ça m'affecte. Putain oui, ça m'affecte. Si j'me suis battue avec Nokia c'est parce qu'elle faisait semblant d'être mon amie pendant des mois et maintenant j'apprends que c'est le cas pour toi aussi. Les amis, je les compte sur les doigts d'une main, Oliver... Et bordel j'veux pas arrêter de te compter, j'veux pas. Sauf que tu me pousses vers la sortie petit à petit. Ça a commencé par quelque chose d'aussi petit que tes lunettes brisés et ça a escaladé à ta relation avec Beverly. Tu ferais quoi à ma place, si t'apprenais que pendant un mois, j'te cachais que j'avais rencontré quelqu'un ? Caché? Putain, mais tu ne lui as pas caché, vous avez juste cessé de vous parler. Comment pouvais-tu l'aborder avec ce sujet, mh? "Yo, Alice! On s'parle plus pendant presque un mois, mais j'ai une meuf dans ma vie. K. Salut." Elle plaisante ou quoi? Elle ne voit donc pas que t'étais au pied du mur, comme elle. Pourquoi elle a attendu si longtemps avant de te dire que ça l'avait affecté le truc de tes lunettes? Fuck! Tu peux penser c'que tu veux de moi, de mon mode de vie, de ma façon de penser... Tu peux même nier que t'es pas parfait aussi si tu veux mais moi j'serai jamais aveuglé par tes horribles défauts : T'es vachement égoïste et hypocrite. Égoïste et hypocrite, well. Fine! Si elle voit ça comme ça... T'encaisses. Tu joues le bon cop comme si j'étais AUTOMATIQUEMENT toujours le bad cop, juste parce que je choisi mes amis et que j'ai une vie sexuelle active mais en réalité t'es aussi screwed up que moi. Madi ? Billie ? Maintenant Beverly ? De combien de filles vas-tu craquer pour en une seule année ? Madi et Billie, elle est sérieuse, là? What's wrong with her? Mais t'encaisses. Et pourquoi ? Tu te sens si seul que ça ? J'ai connu un Oliver qui n'avait d'yeux que pour les jeux vidéos, avec qui je pouvais passer des nuits entière juste à jouer à Call of Duty et GTA sans même parler de filles ou de garçons. Dernièrement, on dirait que c'est le seul sujet de conversation que tu as "Tu penses juste au sexe", "Tu veux juste du cul", "T'aurais dû garder ta petite culotte pour les enlever pour les autres que tu baises". What the fuck men, change de disque, t'as pas aimé passer derrière les autres, get over it. Tu me connais depuis 10 ans t'avais juste à l'demander avant. Là, c'est la goutte. Tu n'en peux définitivement plus. « Je vois. » Tu souffles, trop furieux pour l'être. C'est étrange, cette sensation... d'être tellement hors de toi que ce n'est même plus de la colère que tu ressens. C'est carrément autre chose. « T'as raison. J'ai flashé sur un million d'filles. Madi, Billie et, là, Beverly... Une fille qui m'manipulait pour ma gentillesse, l'autre qui s'avère être mon premier amour et la dernière qui est la seule qui arrive à... » L'oublier. Elle, Alice. Mais tu te taies, tournant ta langue sept fois dans ta bouche. Tu te contentes de rire devant cette situation si dramatique pour rien. C'est donc ça, être amoureux? « C'est sûr qu'en 23 ans, ça fait beaucoup, hein! » Tu poursuis, sarcastique. « Et, true! J'aurais dû faire un move il y a dix ans, être le premier sur ta liste. Comme ça, tu... » Serais peut-être son petit ami, aujourd'hui? Tu déglutis, te coupant encore une fois dans ton élan. Décidément, il n'y a rien que tu puisses rajouter à ça. Chaque mot qu'elle a craché est une plaie de plus. Une plaie de plus à cicatriser. « T'sais quoi? Oublie ça, Alice. Chaque fois qu'on s'parle, on s'éloigne d'plus en plus. J'pense qu'on est suffisamment loin, là. » Et suffisamment proche pour sentir son parfum, tho'. Putain qu'elle te fait chier, à être là, devant toi, avec ses manières... Pourquoi elle se met aussi belle pour faire sa putain de lessive? Fuck it.