Tu l'entraînes derrière toi, fuyant le bain d'chocolat qui commençait à devenir trop peuplé à ton goût. Tu repères un petit stand de café un peu plus loin et tu t'élances vers ce dernier suvit de Billie. T'oses un coup d'oeil vers elle alors qu'un mince sourire s'empare d'tes lèvres aussitôt qu'tes iris se posent sur la rouquine. « J'suis surpris d'te voir ici. Tu t'es inscrite à Harvard? » Tu lui demandes tout en rejoignant le kiosque et tu t'accoudes sur le comptoir, zieutant le menu -principalement constitué de chocolat- au-dessus d'vos têtes d'un battement d'cils. Tu sais déjà ce que tu vas prendre, c'est toujours la même formule depuis bien longtemps, déjà. Tu n'as pas réellement changé depuis toutes ces années et tu t'sens presque idiot de n'pas pouvoir faire découvrir à Billie un tout nouveau Oliver. La jeune femme derrière le comptoir s'approche de vous et tu lui souris avant d'prendre ta commande. « Café noir pour moi, s'il vous plaît. » -n'oubliant pas la politesse, mh. Tu pivotes le menton vers Billie, attendant sagement qu'elle choisisse sa boisson chaude alors qu'tu n'peux tout simplement pas détacher tes yeux d'elle. D'ton premier amour. C'est tellement bizarre de la revoir ici, ailleurs qu'à New York. « T'aimes bien Boston, du coup? » Tu l'interroges aussitôt qu'elle termine de passer sa commande, comme si chaque seconde compte. Ou bien pour rattraper l'temps que vous avez perdu entre vos au revoirs et aujourd'hui.

T'entames la discussion, lentement, mais surement, histoire de n'pas trop la déstabiliser -et pour t'épargner du même coup. Voir Billie à ce festival était bien la dernière chose qu'tu t'aurais imaginé et, pourtant, vous êtes là, tous les deux, vous dirigeant vers le stand à café. Oui…enfin…mes parents ont finalement pu couvrir mes frais de scolarité en danse à Harvard qui était mon rêve que je croyais impossible…alors…me voilà! T'affiches un sourire sincère lorsque tu réalises qu'elle a conservé la même passion qu'il y a trois ans. Elle était déjà douée en danse lorsque tu la fréquentais, t'oses imaginer ce qu'elle est devenue aujourd'hui avec quelques années en plus de pratique. T'es content d'retrouver une part d'la Billie que t'as connu et, vite fait, t'es persuadé qu'il n'y a pas que sa passion qu'elle a gardée. La jeune femme du kiosque s'élance vers vous alors qu'tu lui demandes un café noir. C'est celui qu'tu préfères. Je vais prendre la même chose, merci. Vos regards s'accrochent à nouveau et un léger frisson parcours ton échine lorsqu'elle commande la même chose que toi. Oh, lorsque vous étiez à New York, vous aimiez sensiblement les mêmes trucs et vous vous êtes toujours bien entendu alors t'ignores pour quelle raison t'es limite surpris. Enfin... peut-être plus enchanté que surpris, plutôt. D'ailleurs, tu l'interroges sur sa nouvelle ville, à savoir si elle aime Boston alors que la demoiselle revient avec vos boissons chaudes. La rouquine attrape l'un des gobelets et tu l'imites lorsqu'elle le porte à ses lèvres avant d'te répondre. Oui beaucoup, ça fait un gros changement de New York et la folie de là-bas. J'aime bien les coins paisibles de cette ville… Et tu n'peux qu'approuver ses dires, hochant la tête tout en prenant une gorgée à ton tour. T'as jamais réellement compris c'que ta mère fout à New York. C'est une ville si... sombre comparativement à la dame qu'elle est, douce, tranquille, réservé... Toi-même, t'avais hâte d'partir et changer d'air. C'est juste dommage que ce soit arrivé lorsque ta relation avec Billie était sur le point d'éclore. Et toi? Pas de regret d'avoir déménagé ici? Tu aimes bien l'école? Sa voix attendrissante t'extirpe de ta rêverie et tu viens même à t'dire que ça t'avait manqué. Ça. Ce genre de moment avec elle, aussi banal soit-il. « Na, ça va, j'aime bien. J'ai un tas d'potes ici, c'est sympa... D'ailleurs, j'ai cru comprendre qu'JC et toi vous vous connaissez... » Tu laisses ta phrase en suspens, déposant tes lèvres sur le gobelet avant d'reprendre la parole aussitôt, ne lui laissant pas la chance d'te répondre. « J'le connais depuis qu'j'suis arrivé à Boston. C'est mon meilleur pote et coloc'. Oh, d'ailleurs, tu risques d'croiser Alice, aussi. » Tu lui mentionnes, faisant comme si rien n'était alors qu'le simple fait d'prononcer son prénom t'a fait l'effet d'une balle en plein coeur. Néanmoins, tu souris à Billie, heureux d'être là, avec elle.